Belcier

↠ BELCIER, CE QUARTIER-LÀ / Bordeaux

Un hommage à Marguerite Duras, une histoire d’amour et puis, de peuple(s).

> Voir le projet sur le site du Ministère de la Culture


SAIGON, SON TAY, BAC NINH. Des noms. Des rues. Tout est parti d’une promenade. D’une flânerie. Charles Baudelaire utilisait le mot flâneur pour caractériser l’artiste dont l’esprit est indépendant, passionné, impartial, que la langue ne peut que maladroitement définir.
Il disait pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre, dans l’ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde.

Natif d’une flânerie, le projet BELCIER, CE QUARTIER-LÀ se voit grandir par ces fils qui se tissent en direction d’autres chemins. L’Indochine. Marguerite Duras. Un quartier. Belcier. Précisément ce quartier-là.
La modernité dans l’œuvre de Duras a de ça. Cette idée d’un carrefour à plusieurs routes. Une production littéraire, plurielle, complexe, étrange, qui rend bien compte du style de l’auteur, sa musica, qualifiée par la critique de singularité dissonante.
Dans BELCIER, CE QUARTIER-LÀ, on se rapproche de cette idée. Celle de se perdre dans les rues, pour aller chercher une histoire qui va s’effacer avec le temps. Avec la destruction sous-jacente de ces murs. Peut être d’un quartier ou sa transformation imminente. Nous sommes dans la déconstruction d’un espace urbain. Un quartier qui se déconstruit pour se reconstruire ou inversement. Il n’y a plus d’ordre par où a réellement commencé l’histoire.

Mais il y a cette certitude que tout est parti de ces trois noms de rues. D’une flânerie. D’une histoire d’amour. De l’Indochine, de châteaux d’eau, de Duras. Il a fallu créer des ponts entre eux. Il a fallu marier l’impossible. Il a fallu. Pourquoi cette urgence? Parce que dans l’idée transversale de cette réunion, il y a ce que l’on veut raconter, l’importance de l’aventure. La richesse de la diversité, la complexité, et comme l’écriture de Duras, quelque chose d’obsédant et de polymorphe. Ainsi pour le même projet, celui ci revient sous forme de peintures sur les murs dans les rues, avec les visages d’indochinois, de Duras enfant, de sa famille, de ses paysages lointains, puis sous la forme d’une projection mapping-vidéo sur deux châteaux d’eau, ou encore sous la forme d’une lecture théâtrale de Duras, d’une adaptation théâtrale de L’amant, de musique, repris en videos, et d’une exposition de dessins.

Une histoire en V ACTES que vous raconte BELCIER, CE QUARTIER-LÀ.


ACTE I.
LE CIEL ÉTAIT CETTE PALPITATION CONTINUE
DE LA BRILLANCE DE LA LUMIÈRE

PROJECTION MAPPING VIDÉO
A la tombée de la nuit, les deux châteaux d’eau de la SNCF prochainement démolis se sont habillés le temps de quelques heures d’une projection mapping-vidéo réalisé par l’artiste Delphine Delas en collaboration avec Nicolas Louvancourt.
Cette proposition visuelle librement inspiré du roman L’amant de Marguerite Duras représente un voyage dans l’espace-temps de l’Indochine coloniale. Sans tomber dans l’illustration narrative du texte en lui même, cette vidéo porte notre regard sur une scénographie entourant les personnages, les paysages, les atmosphères du livre : toutes les images de construction mentale issues à la lecture du texte.
Cette proposition s’offre au spectateur comme une vision parallèle en soi à L’amant, une identité visuelle et poétique embrassant le destin de Marguerite Duras.

 


ACTE II.
IL N’Y A JAMAIS DE CENTRE. PAS DE CHEMIN, PAS DE LIGNE
PARCOURS D’ART URBAIN

Dans les rues de Belcier, un chemin, une histoire, se dessine entre des murals peints et des collages, autour de la vie de Marguerite Duras, l’Indochine des années 20-30, l’histoire coloniale, et ses paysages. Trois parcours commentés ont eu lieu lors des Journées Européennes du Patrimoine les 17 et 18 septembre 2016, lors de À la découverte de Bordeaux SUD le 1er octobre 2016 avec l’association Petronille et le 2 octobre 2016 avec le Bus de l’art contemporain.


ACTE III.
LA PASSION RESTE EN SUSPENS DANS LE MONDE,
PRÊTE À TRAVERSER LES GENS QUI VEULENT BIEN SE LAISSER
TRAVERSER PAR ELLE

EXPOSITION
Cette exposition a retracé tout le processus de création des murals réalisés dans le quartier Belcier.
Le Street Art est souvent associé à une spontanéité de travail direct dans la rue, pourtant derrière l’aspect brut et vif de cette expression, il y a tout un travail préparatoire qui se cache. Ainsi derrière le projet mis en place à Belcier, Delphine Delas a réalisé en amont des croquis, des recherches documentaires (iconographie, vidéos, écrits, témoignages…) qui se trouvent rassemblés et exposés autour de cette idée du «working progress» de l’artiste.
Cette exposition a eu lieu du 12 septembre au 01 octobre 2016 à la bibliothèque Flora Tristan à Bordeaux.

 

ACTE IV.
IL LUI AVAIT DIT QUE C’ÉTAIT COMME AVANT,
QU’IL L’AIMERAIT JUSQU’À SA MORT

LECTURE THÉÂTRALISÉE
L’INDOCHINE DE MARGUERITE DURAS
Une lecture théâtralisée, interprétée et adaptée par Maud Andrieux du Théâtre Marguerite Duras. Sur une mise en scène de Frédéric d’Elia et une composition musicale de Marco Gomes. Durée: 60min.
Cet événement s’est inscrit dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2016 et a eu lieu le samedi 17 septembre à la bibliothèque Flora Tristan à Bordeaux.

ACTE V.
J’AI EU CETTE CHANCE D’AVOIR
UNE MÈRE DÉSESPÉRÉE

THÉÂTRE
LA MÈRE
Une adaptation théâtrale (avec l’aide de Yohann Bourgeois et Pierre Dumond) de L’amant de Marguerite Duras, mise en scène, réalisée et interprétée par Clémentine Couic, comédienne de l’École Supérieure de Théâtre de Bordeaux Aquitaine (ESTBA).
Cet événement s’est inscrit dans le cadre de la manifestation À la découverte de Bordeaux SUD et a eu lieu le samedi 01 octobre à la bibliothèque Flora Tristan.